Jusqu'au XIXe siècle, Schaerbeek était essentiellement agricole : terres cultivées, pâtures, ruisseaux, moulins. Le village était ainsi renommé pour ses “cerises du nord” avec lesquelles on fabrique la kriek-lambic. Dans ce paysage, la chaussée d'Haecht est la plus ancienne voie de communication (pavée dès 1459) le long d'une ligne de crête ; elle devient rapidement un axe d'échange majeur, dont l'ancienne église St-Servais, un peu en contrebas, constitue un des pôles d'activité.
FIN XIXE
Dès le milieu du XIXe siècle, le quartier de la Maison Autrique va entamer une mutation profonde et s'urbaniser. Son caractère rural va disparaître peu à peu : au moment de la construction de la maison, l'hôtel de ville vient d'être inauguré, une ligne de tram à traction chevaline relie le Bois à l'église St-Servais actuelle, de nombreuses maisons d'habitation sont construites. C'est aussi le moment où Schaerbeek accueille des industries variées : distilleries, fabriques de cartes à jouer, fabrique de colle, de vernis, travail du fer, du cuivre ou du caoutchouc, sans parler de la production de chocolat. Durant les premières années pendant lesquelles la famille Autrique occupera sa nouvelles demeure, l'ambiance du quartier dut sans doute être assez bousculée : c'est dans ces années-là que seront tracées l'avenue Louis Bertrand et nombre de rues adjacentes et que de nouvelles maisons viendront la border. L'avenue Louis Bertrand toute proche a conservé une grande unité dominée par une architecture éclectique ; elle a donné l'occasion à de nombreux architectes contemporains de Horta d'exprimer leur art. Une promenade dans le quartier permet ainsi au visiteur d'admirer des façades signées Jacobs, Strauven ou Hemelsoet.
ST-SERVAIS
Il est piquant de constater que le développement de ce quartier a donné lieu à des controverses dont le caractère nous semble familier. Le tracé de l'avenue, par exemple, a entraîné la démolition de l'ancienne église (la vasque du terre-plein central est située à l'emplacement du choeur de celle-ci). Sa tour, joyau de l'art roman, a disparu en 1905 sous les coups des promoteurs, malgré les protestattions du public, des artistes et de la presse.